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6ème rapport d’évaluation du GIEC (AR6)

Quels enseignements pouvons-tirer du dernier rapport du GIEC? Quels sont les éléments pertinents pour définir notre attitude et nos actions?

Contexte

Un rapport d’évaluation du GIEC, dont la fréquence de publication est d’environ 7 ans, se compose d’un rapport de chacun des 3 groupes de travail et d’un rapport de synthèse.

Chaque groupe de travail aborde un thème spécifique:
– groupe I: Eléments scientifiques (physiques)
– groupe II: Impacts, adaptation et vulnérabilité
– groupe III: Atténuation des changements climatiques

Le rapport qui vient d’être publié en août (AR6 – WGI) présente les conclusions du groupe de travail I.
Il porte sur l’observation du climat, la compréhension des processus qui influencent le climat, l’évaluation des modèles et les projections pour le futur.

Les autres parties du 6ème rapport seront normalement toutes publiées en 2022: en février pour le rapport du groupe II, en mars pour le groupe de travail III, tandis que le rapport de synthèse devrait être diffusé en septembre.

Eléments clés

La lecture du rapport du GIEC amène à retenir les points suivants.

L’état actuel du climat

L’influence humaine sur le système climatique est scientifiquement établie.

L’ampleur des changements récents dans l’ensemble du système climatique et l’état actuel de nombreux aspects du système climatique sont sans précédent depuis plusieurs siècles à plusieurs millénaires.

Toutes les régions du monde subissent déjà les effets du changement climatique.

De nombreuses conséquences du changement climatique sont irréversibles à des échelles de temps séculaires, voire millénaires, en particulier en ce qui concerne les océans, les calottes glaciaires et le niveau de la mer.

Evolutions climatiques futures

Le réchauffement se renforcera d’ici 2050 d’après tous les scénarios pris en considération. Le réchauffement planétaire dépassera 1,5 °C, voire 2 °C, au cours du 21e siècle, à moins que des réductions importantes des émissions de CO et d’autres gaz à effet de serre n’interviennent au cours des prochaines décennies.

Les conséquences de ce réchauffement sont:

    • un accroissement de nombreux changements dans le système climatique, dont notamment l’augmentation de la fréquence et de l’intensité des vagues de chaleur, des fortes précipitations, des sécheresses, ainsi que la réduction de la banquise arctique, de la couverture neigeuse et du pergélisol ;
    • une intensification des changements dans le cycle hydrologique (variabilité interannuelle ou gravité des phénomènes extrêmes comme les sécheresses ou les inondations par exemple).

Une augmentation de la teneur en CO2 dans l’atmosphère augmente l’impact d’un changement d’un facteur climatique et diminue l’efficacité des puits de carbone océaniques et terrestres.

 

Limiter les changements climatiques futurs

Pour limiter le réchauffement climatique à un niveau donné, il faut limiter les émissions cumulées de CO2 , en atteignant au moins des émissions nettes de CO2 nulles.

Des réductions fortes, rapides et durables des émissions de CH4 limiteraient également l’effet du réchauffement dû à la réduction de la pollution par les aérosols et amélioreraient la qualité de l’air.

Encore quelques chiffres

Pour être encore plus complet et convaincant, le GIEC présente dans son dernier rapport ses estimations concernant le budget carbone. Pour mémoire, ce « budget » représente la quantité cumulée maximale de CO2 que nous pouvons émettre pour rester en deçà d’un réchauffement donné.

Par exemple, si nous voulons limiter le réchauffement à 1,5 °C avec une probabilité de 83 %, nous pouvons encore émettre 300 Gt de CO2, sachant que nous en avons déjà émis 2.390 Gt sur la période 1850 – 2019, et que notre niveau d’émissions actuel est de l’ordre de 40 Gt CO2 / an.

 

En savoir plus

6ème rapport GIEC